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Separative décroche 7,4 millions pour son purificateur de molécules révolutionnaire

Ancien ingénieur chimiste chez Rhône-Poulenc, François Parmentier, PDG et fondateur de Separative, a inventé une technologie de purification des molécules qui s'adresse à un marché gigantesque. La chromatographie multicapillaire lui vaut aujourd'hui une subvention de 7,4 millions d'euros au concours européen EIC Accelerator Pilot.



C'est un marché invisible au grand public qui se chiffre en milliards : la séparation des molécules dans le secteur de la chimie . « Qui est aussi responsable de 10 % de la consommation énergétique dans le monde », affirme François Parmentier, inventeur d'un procédé de purification révolutionnaire, récompensé par 7,4 millions d'euros au concours européen EIC Accelerator Pilot. La chromatographie multicapillaire, protégée par cinq brevets, « va accélérer la chimie verte, conduisant à de nouveaux biomatériaux et biocarburants, ainsi que de nouveaux moyens de stockage des énergies renouvelables », estime le fondateur de Separative.


Filtrer sous haute pression


Actuellement, la purification, qui représente de 50 à 70 % des coûts de production des molécules, est majoritairement réalisée par distillation, avec un gigantesque gaspillage de chaleur. La chromatographie, plus écologique, consiste à filtrer sous haute pression « comme dans une machine expresso, mais à 300 bars au lieu de 15 », résume François Parmentier. Néanmoins, son coût de mise en oeuvre en limite l'usage à la pharmacie et à la cosmétique. « Separative remplace la poudre du filtre par une pierre en nid d'abeille traversée de microcanaux verticaux », explique-t-il. Sous forme de colonnes de 10 à 20 millimètres de diamètre et 30 centimètres de haut, le procédé, sans chaleur, plus perméable, est trente fois moins gourmand en pression et dix fois plus rapide.


Deux millions d'euros


Cet ancien ingénieur chimiste chez Rhône-Poulenc nourrissait son idée depuis vingt-cinq ans. Mais c'est grâce au calcul numérique, sa spécialité durant quinze ans à l'IFP , qu'il a simulé et surmonté les problèmes posés par son intuition. Hébergée sur la plateforme collaborative Axel'One du pôle de compétitivité Axelera, sa start-up a réuni 2 millions depuis sa création, en 2014, dont la moitié issue des concours nationaux i-Lab et i-Nov. Le groupe américain d'instrumentation scientifique Agilent Technologies y a pris une participation minoritaire (11 %) en 2019.

Cette subvention européenne va permettre à Separative de finaliser son produit pour les petits volumes de la recherche pharmaceutique, avant de parcourir toute la chaîne de valeur, des études cliniques jusqu'à la production de médicaments, avec des colonnes plus larges pour des besoins de l'ordre de la tonne. La société sera alors mature pour s'attaquer aux matériaux, aux carburants et même au retraitement des déchets nucléaires .


Par Léa Delpont (Correspondante à Lyon)

Les ECHOS

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